Il y avait foule au Max Linder Panorama pour venir assister à la remise du Prix Alice Guy 2024 à Kaouther Ben Hania. Son film Les Filles d’Olfa a ému les 300 spectateurs qui ont aussi assister à l’hommage à Alice Guy.
Les Filles d’Olfa et Kaouther Ben Hania, dignes héritières d’Alice Guy
La cérémonie de remise du Prix Alice Guy 2024 s’est déroulée devant 300 personnes le jeudi 4 avril au Max Linder Panorama.
« Quand j’ai débuté mon métier, je ne connaissais pas Alice Guy, a expliqué Kaouther Ben Hania, en recevant le Prix Alice 2024 des mains de Samir Guesmi et d’Ana Girardot, membres du jury cette année. Pendant une insomnie, je me suis demandée qui pouvait bien être la première femme réalisatrice. J’ai cherché sur internet et la réponse m’a hallucinée ! Dans ma tête, les femmes n’avaient commencé à faire des films très tard. Qu’elle ait assisté et contribué à la naissance du cinéma m’a donné confiance en mon genre ! Quelle joie de découvrir qu’une femme était là au début du cinéma et qu’elle a contribué à la création du langage cinéma ! Je suis fière ! Mon prochain film questionnera cet apport-là. Finalement, je pourrais être la petite fille spirituelle d‘Alice Guy. Ce prix me flatte beaucoup », a-t-elle conclu.
Depuis 2019, le Prix Alice Guy est doté par la SACD. Cette année et pour la première fois, La Scam a doublé cette dotation et s’est engagée à le faire dès que le Prix Alice Guy sera remis à un documentaire. La Scam devient ainsi un nouveau partenaire régulier du Prix Alice Guy.
Son documentaire, Les Filles d’Olfa, a ensuite été diffusé, pour la première fois, sur le magnifique écran du Max Linder. Rappelons que le film lauréat a été choisi après un long processus qui associe le public qui sélectionne sur internet les 5 finalistes, ensuite soumis à un jury paritaire de professionnels du cinéma. Les Filles d’Olfa ont été révélé en étant sélectionné en Compétition Officielle au Festival de Cannes 2023, qu’il a déjà reçu de nombreux prix, dont l’Oeil d’or 2023 et le César 2024 du meilleur documentaire. Il a aussi représenté la Tunisie à l’Oscar.
L’hommage à Alice Guy
La soirée a débuté par notre rendez-vous habituel avec Alice Guy. Ana Girardot a ouvert cette hommage par une lecture d’un extrait de l’autobiographie de la première cinéaste au monde. Elle a choisi de revenir sur sa période américaine, celle où la pionnière construit son studio, la Solax, dans la banlieue de New York et où elle a su imposer son talent, son expérience et son audace.
La compositrice June Caravel a ensuite accompagné par sa musique les cinq films d’Alice Guy diffusés. Etaient au programme cette année :
- Alice Guy dirigeant une phonoscène
- La femme collante
Et trois extraits de Naissance, vie et mort du Christ à savoir :
- Le sommeil de Jésus
- Marie Magedeleine lavant les pieds de Jésus
- La résurrection
Coraline Refort, première doctorante au monde à consacrer une thèse à Alice Guy, a commenté ces extraits en mettant en évidence l’apport significatif d’Alice Guy à la mise en scène de la Bible, dans laquelle elle privilégie les rôles féminins. Elle a aussi partagé ses recherches en décrivant les circonstances de tournage de ces cinq films, tous issus de la période française d’Alice Guy sur laquelle sa thèse est concentrée.
Merci à tou.te.s d’avoir participé à ces hommages rendus à deux grands réalisatrices. Rendez-vous avec le Prix Alice Guy dans les festivals dont il est partenaire : le Nikon Film Festival, le FID à Marseille et le Festival Européen du Film Court de Brest.
Et surtout, n’oubliez d’aller au cinéma, voir des films de réalisatrices, ceux pour lesquels vous pourrez voter à partir du 1er décembre prochain.